Organisation culturelle

Danses, masques et initiations

La culture du peuple Mahou est régulée et maintenue par les autorités coutumières.
Les Mahou se reconnaissent à travers des traits culturels qui leur sont propres. A côté de la langue, les danses, les chants et les mariages, les initiations participent de l’environnement culturel.

Les danses sont surtout celles de réjouissance la nuit ou le jour. Les masques courts excellent dans les acrobaties tandis que les échassiers sont applaudis pour leur danse et leurs courageux tournoiements. Les masques sont de divers ordres: certains sortent lors des occasions de réjouissance et sont courtois, alors que d’autres ne sortent que lors des exorcismes. Il y en a qui ont pour fonction de démasquer les sorciers et les mettre hors d’état de nuire. En plus des masques du village, chaque famille a son/ses masque (s) protecteur (s). Certains éléments de la nature sont adorés tels fleuve, montagne, bois, etc. En cas de bonheur ou de malheur, recours est fait à eux. Les initiations ont généralement lieu dans les forêts. La circoncision est partout pratiquée. L’excision, elle résiste à la modernité. Ces deux pratiques sont l’occasion de grandes fêtes.
Chaque clan a son/ses totem (s) qui sont pour la plupart des animaux ou des fruits. Et l’observance de ces totems est de rigueur.

Mariage et place de la femme

Le mariage est encouragé, il confirme la maturité et le sens de responsabilité de l’homme. Le célibataire quelque soit son âge n’est pas responsabilisé. La polygamie est pratiquée. Etre marié et avoir des enfants constituent l’aspiration élevée d’une femme.

Chez les Mahou la femme doit de l’obéissance à son mari. La femme est particulièrement fatiguée ; elle se lève tôt avant tous et se couche tard après tous, parce qu’elle est au cœur de la vie familiale. Mais elle a rarement droit à la parole en public et ne doit pas mettre pied dans les endroits sacrés réservés aux hommes. Son statut est tel que le peuple Mahou donne l’impression d’une société machiste. Cependant la femme est officieusement très influente. Les hommes écoutent leurs femmes avant de prendre des décisions officielles.

Dans cette société le lévirat est plus que pratiqué, car c’est surtout le frère puîné qui hérite de son aîné. A la mort de celui-ci, la femme se marie directement au puîné du défunt. L’éducation des filles est l’affaire des mères et celle des garçons appartient aux pères. La réussite sociale d’un enfant est attribuée à son père, tandis que le contraire est très souvent imputé à la mère.

L’éducation scolaire est premièrement réservée aux garçons, car c’est au foyer que se trouve la place de la jeune fille. Le village du père est le lieu des combats politiques. Celui de la mère est beaucoup fréquenté pour la bénédiction des oncles. Là, les égarements du neveu sont tolérés.

Contexte de cohabitation

En pays mahou, les habitations sont faites de banco et à toiture conique de chaume. Le ciment et la tôle sont en expansion. Parents et enfants habitent dans la même cours et partagent la même plantation jusqu’à un certain âge. Les enfants ont obligation de respect envers leurs parents. L’héritage se transmet de père en fils ; la société mahou est du type patriarcal. Avoir beaucoup d’enfants est signe de richesse et de protection; les enfants sont l’espoir de leurs géniteurs. Les personnes âgées constituent les détenteurs de savoir et de sagesse. Elles sont craintes et respectées. Le village est constitué des membres d’une même famille ou de plusieurs lignages ayant les mêmes patronymes. L’ensemble des villes et villages forme le pays (yamaa).

Les Mahou sont accueillants et ils cohabitent avec les étrangers de toutes origines. L’hospitalité est l’une des caractéristiques essentielles de ce peuple. Les Mahou pensent que l’étranger est fragile et a donc besoin d’assistance. C’est pourquoi les allogènes réussissent facilement ou presque dans les contrées Mahou. Par contre et comme chez plusieurs peuples de la terre, la rivalité est pénible entre les autochtones. Quelques fois la concurrence socio-économique quitte visiblement le cadre de l’émulation pour atteindre celui de la jalousie et la haine. Ainsi des Mahou, pour échapper au pire sont obligés d’émigrer ou alors faire recours à des forces occultes protectrices.

La société mahou entretient d’innombrables alliances; alliances d’assistance mutuelle et à plaisanterie entre familles, entre oncles et neveux ou entre petits-fils et grands-pères, ou des alliances entre Mahou et autres peuples.

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